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19/12/2009

Le roman du prisonnier au cinéma

« Le Roman du prisonnier » au cinéma : une tentative avortée

 

Fallada archives.jpg

« La véritable vie en pénitencier a été décrite par Hans Fallada
dans son Roman du prisonnier. Il n'y a pas de meilleur livre sur la vie en prison ».

Ernst von Salomon, in Le questionnaire,
Gallimard, Coll. Du monde entier, Paris, 1982, page 133)

oOo

C'est en parcourant la grande toile que nous sommes tombés par hasard sur un extrait du livre d'Alain (Georges) Leduc, Roger Vailland (1907-1965). Un homme encombrant[1] qui évoque le projet de mise en scène du roman de Hans Fallada Le roman du prisonnier[2].

Un article sur ce projet est également paru dans la publication Les Cahiers Roger Vailland, N°15, 1er juin 2001, (Editions Le Temps des Cerises[3], Pantin) mais nous n'avons pu mettre la main sur ce numéro, malheureusement épuisé. Ce qui est regrettable, au vu du sommaire plutôt alléchant :

- « Pas de pardon ou le roman du prisonnier » (projet de film d'après un livre de Hans Fallada - texte de Roger Vailland et Pierre Chenal) ;

- Présentation (Alain et Odette Virmaux) - p 133 ;

- Note sur le texte - p 141 ;

- « Pas de pardon » - p 145.

L'extrait du texte d'Alain Leduc se trouve sur Google > Livres puis taper Roger Vailland Hans Fallada. Mais afin de vous éviter à chercher, nous avons pris la liberté de recopier l'extrait en question[4].

Il va sans dire que nous serions infiniment reconnaissant à toute personne qui pourrait nous fournir une copie des articles parus dans ce No.15 des Cahiers Roger Vailland.

[La rédaction]

ooOoo

 

 « En 1949, déjà, Pas de pardon ou Le Roman du Prisonnier, d'après un livre de l'écrivain allemand Hans Fallada (1893-1947), auteur de romans dits « sociaux » comme Paysans, gros bonnets et bombes[5] (Bauern, Bonzen und Bomben), évocation des révoltes paysannes de Neumunster ou Le Buveur[6] (Der Trinker, œuvre posthume publiée en 1950), qui rappelle le propre parcours de l'auteur, alcoolique et morphinomane, avait été un échec. Pierre Chenal tenta en vain de porter le projet à l'écran avec le concours de Jean Genet, pour ses connaissances de l'argot, et spécifiquement de l'argot carcéral. Edmund White, dans son épaisse biographie de Jean Genet, aborde le sujet[7] : « Ce projet avorté annonce Un chant d'amour, le film que Genet écrira et réalisera l'année suivante[8]. La première et la dernière scène du scénario inspiré du roman de Fallada montrent un mur de prison à l'aube ; une main apparaît entre les barreaux d'une cellule et balance au bout d'une ficelle une boule de papier que saisit une autre main sortie de la cellule voisine. C'est exactement le même plan qui ouvre et conclut Un chant d'amour, sauf que les prisonniers y échangent un bouquet de roses. Dans la dernière scène du film de Chenal, le héros qui vient de retrouver la vie de prison ouvre la boule de papier et y trouve une cigarette, une allumette et ce message : « les copains te souhaitent la bienvenue ». Il allume la cigarette et inhale la fumée voluptueusement. Cette contrebande de cigarettes offertes à un nouveau détenu par ses camarades encore inconnus est une scène qu'on trouve également dans Miracle de la rose[9], où ''Genet'', expédié au cachot à son arrivée en prison, se voit envoyer des cigarettes par ses futurs camarades de cellule »[10]. Vailland se serait-il attribué ce début ? Or, il semble bien que ce soit le contraire... Car la scène fait étrangement écho à Un jeune homme seul, lorsque d'Eugène-Marie Favart, après avoir été torturé, est jeté par les soldats allemands sur le sol d'une cellule. »

 

 


[1] Alain (Georges) LEDUC : Roger Vailland (1907-1965). Un homme encombrant. L'Harmattan, Paris, 2008. 225 pages. l'extrait figure en p.218.

[2] Le roman du prisonnier (Wer einmal aus dem Blechnapf frißt, 1934)
Gallimard, Paris - Trad. : Philippe Boegner et Gertrude Titkin. 

[3] http://www.letempsdescerises.net/noyau/index.php?menu_id=...

[4] Dans le texte ci-dessous, les notes suivies de [NdA] sont de Alain Leduc. Les autres notes sont de la rédaction.

[5] L'ouvrage a été traduit en français par Edith Vincent, sous le titre : Levée de fourches, Fernand Sorlot, Coll. Les maîtres étrangers, Paris, 1942.

[6] Hans Fallada, Le buveur, Albin Michel, Paris, 1952, Traduction de Lucienne Foucraut et Jean Rounault.

[7] Jean Genet, Paris, Gallimard, 1993, pp. 364-366 [NdA]

[8] Avril/juin, 1950 [NdA]

[9] Publié aux éditions L'Arbalète, en mars 1946. [NdA]

[10] Page 365 [NdA]

10:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)