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04/02/2023

Nouvelle recension du roman Et puis après ? (1934)

L’ORDRE – Vendredi 2 mars 1934 – Numéro 1533

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 Sous le coupe-papier

Hans Fallada, Et puis après (N. R. F.). — Ce roman d’un sans-travail, publié d’abord dans la Vossische Zeitung, obtint un succès exceptionnel en Allemagne — plus de 100.000 exemplaires vendus au cours d’une année, et cela en temps de crise ! — parce que l’auteur ne débite pas une fois de plus un « Weltanschauungsroman », c’est-à-dire qu’il ne prend pas pour point de départ une idée autour de laquelle il groupe des personnages. Fallada nous raconte simplement sa propre histoire, l’histoire d’un petit employé, d’un petit vendeur qui n’est ni intéressant, ni important, un être quelconque, sans traits caractéristiques, insignifiant presque, mais dont le sort est le sort de tous. Et c’est là la cause du grand succès de ce livre. Dans un temps plein d’incertitude et de menace, chacun y retrouve des analogies et des affinités avec son propre sort, chacun sent qu’il est, lui aussi, la victime — ou la victime possible — d’événements et de circonstances anonymes contre lesquels il reste impuissant, sans défense. Atmosphère lourde, grise, chargée d’explosifs et au-dessus de laquelle plane sans cesse le spectre terrifiant : le chômage. Allemagne d’aujourd’hui où chacun se demande : à quand mon tour ? Un seul soutien au milieu de tant d’instabilité : l’amour d’une petite ouvrière qui devient une femme et une mère pleine de bon sens et de courage. Elle calme les inquiétudes, répand de la gaîté. Lorsque l’homme, faible et inerte, héros qui n’a rien d’héroïque, sera près de succomber, elle sera là et présence suffira.

Jean qui lit.

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