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16/09/2017

Et demain? Film émouvant (Midinette - 19 avril 1935)

Curiosité trouvée sur Gallica, une courte nouvelle illustrée résumant le film Et demain? de Frank Borzage, d'après le roman de Hans Fallada.

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MIDINETTE

 

ET DEMAIN ?

Production Carl Laemmle, distribuée par Universal.

Réalisation de Franck Borzage, d’après l’œuvre de Hans Fallada.

INTERPRÉTATION :

Douglas Montgomery : Hans Pinneberg ; Margaret Sullavan : Lammchen ; Alan Hale : Jachman ; Catherine Doucet : Mia Pinneberg ; de Witt Jennings : Kleinholz ; Muriel Klirkland : Marie.

 

A Berlin, après la guerre ; Hans Pinneberg, un jeune homme de vingt-cinq ans environ, a une maîtresse : Lammchen, qu’il adore et qui le lui rend bien ; s’ils ne sont pas mariés, c’est qu’ils sont pauvres, et qu’ils redoutent les frais qu’entraînerait une union légale.

Mais, depuis quelque temps, Lammchen a une inquiétude ; elle croit qu’elle va être mère ; pour s’en assurer, elle se rend avec Hans chez un médecin spécialisé dans ces questions ; le praticien confirme les doutes de la jeune femme ; dans quelques mois elle aura un bébé.

Cette -fois il n’y a plus à hésiter : Hans épouse Lammchen ; il a un emploi dans les bureaux de Kleinholz, un marchand de grains de Ducherow, dans la grande banlieue de Berlin ; il habite à proximité de son travail ; il emmène donc sa femme chez lui après la cérémonie, qui se passe, est-il besoin de le dire, dans la plus stricte intimité.

Lammchen est surprise par deux choses : Hans a pris une voiture fermée, malgré le beau temps, pour aller de la gare à la maison ; et, en passant devant le magasin de Kleinholz, il s’est caché pour ne pas être vu. Aurait-il donc honte d’elle ?

Lammchen est peinée par cette attitude, mais non inquiète. Il y aurait pourtant lieu de l’être, mais elle l’ignore.

Kleinholz a une fille, Marie, qui, malgré une dot appréciable, n’a jamais pu trouver de mari, tant elle est disgracieuse et stupide. Pour tâcher de la caser quand même, le marchand de grains n’emploie que des célibataires ; il espère, la crise aidant, trouver un gendre de bonne volonté qui consentira à épouser Marie pour s’assurer le pain du lendemain. Jusqu’à présent, il n’a pas réussi. Or, précisément, Hans Pinneberg plaît énormément à Marie ; il est beau garçon, sympathique quoique réservé ; c’est sur lui qu’elle a jeté son dévolu ; elle multiplie les occasions d’être seule avec lui, et lui fait des avances bien nettes, que le pauvre garçon accueille avec gêne.

Il n’ose la rabrouer trop ouvertement, car il craint de perdre sa place ; et alors, que deviendrait-il avec, maintenant, une femme à sa charge, et un enfant en perspective ? D’un autre Côté, il ne peut pas non plus encourager la pauvre fille. Aussi, sa situation est-elle très délicate dans la maison Kleinholz. Le père, qui approuve le choix de sa fille, fait à chaque instant, devant Hans, des allusions à un mariage possible ; Hans est au supplice.

Les choses en sont là quand, au cours d’une promenade dominicale dans les bois, la famille Kleinholz se trouve soudain en face de Hans et de sa femme, tendrement enlacés. Le mensonge n’est plus possible ; dès le lendemain, le jeune homme est mis à la porte.

C’est en vain qu’il cherche une autre place ; il ne trouve rien, et rentre chaque soir plus lassé, plus découragé ; Lammchen l’accueille avec douceur et tente de le réconforter ; mais elle aussi se sent angoissée par cette terrible question :

— Et demain ? Que deviendrons-nous ?

Les maigres économies du ménage ont filé rapidement ; c’est alors qu’ils reçoivent une lettre leur apportant un nouvel espoir.

En cachette, Lammchen a écrit à Berlin, à Mia Pinneberg, la seconde femme du père de Hans. Certes, cette femme n’est presque pas parente du jeune homme ; une belle-mère, cela ne compte guère, surtout après la mort du père qui était le principal lien entre eux.

Mais Lammchen s’est raccrochée, à tout hasard, à cette suprême planche de salut. Et la réponse que lui apporte la poste lui montre qu’elle a eu raison de le faire :

« Venez vous installer chez moi ; je vous ai trouvé une place dans un grand magasin. »

On devine que les deux jeunes mariés ne se font pas prier pour accourir à Berlin. Dès l’abord, Lammchen est frappée par la frivolité de la belle-mère, qui parle pour ne rien dire, s’intéresse énormément à son chien, et montre l’esprit le plus brouillon. Mais Hans et Lammchen lui pardonnent bien volontiers ces innocents travers, puisque la bonne dame les sauve de la misère.

Hélas !... Ils commencent à déchanter dès leur arrivée au logis. Mia Pinneberg les installe dans une belle chambre, certes ; mais elle leur annonce tout de suite après :

— Je vous la loue cent marks par mois ; c’est pour rien !

Cent marks ! C’est une somme énorme, et ils ne comptaient pas du tout mettre un prix pareil dans leur loyer. Enfin, si la place trouvée par Mia est avantageuse...

— Quelle place ? leur demande la belle-mère ingénument.

— Mais, dans ce grand magasin dont vous nous avez parlé...

— Ah ! Oui. je n’ai rien trouvé, mais j’ai pensé que Jachman connaissait le chef du personnel de cette, maison, et qu’il lui serait facile d’y faire entrer Hans.

— Jachman ? interroge le jeune homme.

— Oui, mon amant actuel ; tu penses bien qu’après la mort de ton père, je ne suis pas restée seule ; je vis avec ce Jachman que je vous présenterai ce soir. Je vous choque ?

Hans et Lammchen n’osent pas dire oui ; il n’y a pas si longtemps que leur propre situation est régulière pour qu’ils s’érigent en professeurs de morale ; néanmoins, ils sont un peu éberlués.

Tout de suite, sous prétexte que la bonne est en congé, et qu’il y a beaucoup à faire à la cuisine, Mia demande à ses enfants de l’aider ; du reste, s’ils veulent, une réduction sur le loyer, Lammchen n’aura qu’à aider au service. Elle y consent bien volontiers.

Les deux jeunes gens se mettent à laver la vaisselle, et à préparer le souper que Mia et Jachman donnent, le soir même, à des amis.

— Du reste, ajoute Mia, je reçois beaucoup ; il ne faudra pas vous en étonner.

Jachman, à son arrivée, est agréablement surpris de trouver au logis ce grand beau-fils dont on ne lui a jamais parlé, et sur, tout cette adorable petite bru, à laquelle il ne cache pas son admiration, au grand agacement de Hans.

Venant tout de suite au fait, Hans demande à Jachman s’il connaît le chef du personnel du grand’magasin.

— Oui, oui, dit l’autre évasivement, je lui parlerai de vous.

En réalité, il ne connaît personne dans cet établissement ; et Hans s’en aperçoit bien quand il va se présenter de la part de Jachman. Pourtant, il réussit à apitoyer le chef du personnel, qui consent à le prendre comme vendeur.

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Le pauvre Hans, au bout de peu de temps, constate qu’il est bien maladroit et ne fait guère d’affaires. Le meilleur vendeur de la maison, Heilbutt, le prend en amitié et s’efforce de l’aider :

— Vous pourriez faire un excellent commis, lui dit-il, mais vous êtes trop timide. Enfin, vous y arriverez, j’en suis convaincu.

Malheureusement pour Hans, les affaires vont si mal qu’il est constamment menacé de renvoi, ce qui n’est pas fait pour lui donner de l’assurance ; il est nerveux, et les clients n’aiment pas ça. Pour comble de- malheur, Heilbutt quitte la maison.

— Je vais me mettre à mon compte, déclare-t-il à Hans. Dans quelque temps, si cela marche, je vous prendrai avec moi, parce que j’ai confiance en vous.

— En attendant, lui fait remarquer un collègue narquois, si vous êtes renvoyé, vous n’êtes pas inquiet pour votre avenir ; votre femme se débrouille !

— Que voulez-vous dire ? demande Hans, surpris.

L’autre lui met alors sous les yeux un entrefilet de journal :

« Si vous avez le cafard, venez chez Mme Pinneberg (ici, l’adresse), où de charmantes dames se feront un plaisir de vous tenir compagnie. »

En un éclair, Hans comprend tout : sa belle-mère tient une maison de rendez-vous ; voilà donc pourquoi elle « recevait » tant ! C’étaient des visites qui rapportaient !

Indigné, il commence par se jeter sur le collègue malveillant ; mais Heilbutt et un autre s’interposent :

— Ce n’est pas ma femme, dit alors Hans ; c’est ma belle-mère, et je ne savais pas quel commerce elle faisait ! C’est infâme !

Il rentre chez lui, furieux ; Lammchen s’apprêtait justement à servir le petit déjeuner, aidée du galant Jachman qui s’intéresse de plus en plus à « la petite bru ».

— Habille-toi, nous partons immédiatement ! ordonne Hans à Lammchen stupéfaite.

Elle ne peut qu’obéir, réunir leurs objets personnels, et se mettre en quête d’un nouveau logis, ainsi que d’une voiture pour transporter leur maigre bagage. Hans a été obligé de la laisser se débrouiller seule et de retourner au magasin.

Pas pour longtemps... Ayant insisté auprès d’un client qui s’était fait montrer de nombreux complets sans rien acheter, il fait l’objet d’une réclamation ; c’est le bon prétexte pour le renvoyer.

Lammchen a eu la chance de tomber sur un brave homme de voiturier, qui a pitié de sa détresse et lui offre une mansarde au-dessus de la boutique de brocanteur qu’il tient à ses moments perdus. Il lui prendra un loyer très modique, et lui donnera même par-dessus le marché, un vieux berceau rafistolé.

Les jours passent ; Hans ne retrouve rien ; Jachman n’a pas oublié le gentil couple qu’il a pris en sympathie ; tout d’abord ; il avait bien quelque arrière-pensée trouble concernant « sa bru » ; mais maintenant, il voudrait bien les aider tous les deux, sans rien demander en échange. C’est ainsi que, jouant les bonnes fées, il apporte un jour à Lammchen une robe de soirée, et qu’il les invite tous deux à un bon repas dans un grand restaurant.

Hans et Lammchen, devant la bonne chère, les bons vins, les lumières, reprennent encore une fois courage ; mais il était dit que tous leurs espoirs seraient fauchés les uns après les autres ; alors que Jachman leur promettait très sérieusement de s’occuper d’eux et de leur trouver une situation, il est arrêté par deux policiers qui le recherchaient pour de menues escroqueries.

Hans passe alors par des heures terriblement noires ; il touche un. maigre secours de chômage, insuffisant pour vivre ; et la naissance du bébé approche ; il va falloir de l’argent pour envoyer Lammchen à l’hôpital, faire face aux premières dépenses. C’est en vain qu’il essaie de toucher quelque chose aux assurances ; on lui réclame le bulletin de naissance de son enfant pour lui verser le secours prévu en pareil cas. Il ne peut naturellement le fournir, puisque le petit n’est pas encore né.

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Désespéré, il erre dans les rues, de Berlin, las, affamé, sans ressort. Le hasard le conduit dans une rue où a lieu une bagarre : des chômeurs sont bousculés par des agents ; Hans, sans comprendre ce qui lui arrive est jeté à terre, dans la boue. Ce dernier coup, achève de le désemparer. Il ose à peine rentrer chez lui, se présenter devant la pauvre Lammchen, qui souffre tant elle aussi, de leur misère.

Du .plus loin qu’il l’aperçoit, le voiturier charitable lui crie :

— Venez-vite voir votre fils !

Cette fois, il gravit quatre à quatre l’échelle qui mene à leur mansarde ; l’enfant est là, et Lammchen lui sourit, heureuse.

Oui, ce soir, c’est un peu de bonheur qui est entré dans le triste logis en même temps que ce petit être. Mais demain ? Toujours l’angoissante et insoluble question...

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Un bonheur ne vient jamais seul ; Heilbutt, qui s’est mis à son compte et qui a réussi, n’a pas publié sa promesse ; il arrive précisément pour demander à Hans s’il veut bien venir travailler chez lui, où il lui offre une bonne place. S’il veut ! On le pense bien !

— J’ai même un autre-employé à vous proposer, dit Hans à son ami : mon fils, que j’ai l’honneur de vous présenter !

— Pourquoi pas ? Nous verrons cela... mais un peu plus tard !

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PDFMidinette_-_journal_illustré_extrait.pdf

Source:

Titre : Midinette : journal illustré

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d’édition : 1935-04-19

Description : 19 avril 1935

Droits : domaine public

Identifiant : ark :/12148/bpt6k5583572j

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-83875

Relation : http ://catalogue.bnf.fr/ark :/12148/cb328159378

Relation : http ://gallica.bnf.fr/ark :/12148/cb328159378/date

Provenance : Bibliothèque nationale de France